
Survivance & Il est ici le bonheur
Rémy Yadan
19 mai > 7 juillet 2013
performance théâtrale Il est ici le bonheur, Compagnie Tamm Coat, samedi 18 mai 2013
Rémy Yadan
Artiste plasticien et metteur en scène dont le parcours est marqué par des débuts de comédien et des études aux beaux-arts de Cergy, Rémy Yadan se frotte toujours au plus près de l’épiderme et s’attache à cerner les méandres de l’humain. Dans ses créations performatives ainsi que dans sa filmographie, le corps y est frénétique, parfois suave et transgressé. Du sensuel au politique, il s’agit bien d’une traversée dans l’affect, dans la fragilité corporelle et émotive. En sachant toucher aux bons endroits, se saisissant des fibres sensibles, il est constamment dans une recherche et une expérimentation de la sensualité jusqu’à l’adversité même. « Au-delà du contenu élégiaque et bouleversé de l’ensemble de mes démarches, il y a d’un côté, un capital explosif spectaculaire (la mise en scène) et de l’autre, un langoureux abord visuel (la vidéo). Le lien est là, dans ce rapport de force ». (Marianne Derrien, Mouvement, été 2008.)
l’exposition
Pour Eternal Gallery, Rémy Yadan propose de mettre en confrontation trois vidéos jouant sur des registres différents (documentaire, fictionnel, politique). De la perte de mémoire à la lutte contre l’oubli, de la mise à mort d’un animal à la chorégraphie voluptueuse d’un groupe d’oiseaux, les vidéos semblent pourtant dessiner une trame où luttent survivance et destin.
Du sang au cœur , 2012, 20’
Cette vidéo, en apparence documentaire, met en lumière un couple de paysans dans son intimité : ici, la mise à mort et le dépeçage d’un lapin, cible d’échanges tranchants. Un dernier sacrifice, dans l’urgence de la mémoire obscure. Le rire ignore la cruauté de la boucherie.
Le geste sanguinaire est aussi celui, confus, du bourreau-boucher dont le regard semble perdu, acculé dans la douceur.
Le rituel, dans cette campagne française aux traditions séculaires, s’effectue dans la mémoire des gestes, alors que la vieillesse tente de les effacer à jamais.
Chœur des Hébreux , 2012, 6’
Sur la musique du Chœur des Hébreux de Camille Saint-Saens, une chorégraphie d’oiseaux souffle au-dessus de la ville de Rome. D’une béatitude presque évanescente, les masses noires qui se forment et se désintègrent semblent néanmoins menaçantes.
Madres , 2006, 13’
Les mères et les grand-mères de la place de Mai à Buenos Aires, défilent depuis trente ans et réclament justice pour les enfants et petits enfants disparus, assassinés et torturés par le régime militaire argentin de 1976. Une endurante résistance politique. Madres percute l’histoire.
Des regards égarés, tenus dans une brûlante curiosité, à la recherche de quelque chose, innervent l’ensemble d’un fracas et d’incises visuelles. La bande sonore tel un « coup de hache » redouble les sensations de confusion, d’effroi et de suspicion.
La pudeur et l’obscène se heurtent de plein fouet.
la performance théâtrale
Il est ici le bonheur (35 min), Compagnie Tamm Coat
samedi 18 mai 2013, 23h30 dans le cadre de la Nuit des musées, en partenariat avec le festival Désir… désirs.
Avec cette performance théâtrale, Rémy Yadan et ses interprètes transforment la place Choiseul en prétoire du peuple. La notion de citoyenneté est en effet au cœur de la pièce, jouée au cours de la Nuit européenne des musées et son accès public au patrimoine, sur une place où la fiscalité royale est révolue, et où l’on entend des textes extraits des « États généraux » de 1789.
mise en scène : Rémy Yadan
régie : François Blet
avec : Jessica Buresi, Sylvie Causera, Bénédicte Cerutti, Christophe Chêne, Rémi Chevineau, Pierre-François Doireau, Raphaël Dupin, Nelle Faure, Camille Forgerit, Fabrice Hasovic, Carole Joulin, Sébastien Peyrucq, Diane Regneault, Sylvie Subra, Cyril Texier, Cécilia Yadan.
textes extraits de :
Surveiller et punir (« Corps dociles » et « L’éclat du supplice »), Michel Foucault
Les exploits d’un jeune Dom Juan, Guillaume Apollinaire
États généraux de 1789.
Avec la complicité de Florentin Bouet, Joy Des Hortes, Aurianne Gabillet, Franck Helmstetter.
Avec le concours des cinémas Les Studio, du pOlau et du Volapük.
Eternal Gallery
Artiste :
