
Tapis
Bernard Calet
Lieu
SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) de l’Orne, Alençon
Date
2004
Commanditaires
Gérard Burel, président du Service Départemental d’Incendie et de Secours de l’Orne, et le lieutenant-colonel Olivier Pincemaille, puis le lieutenant-colonel Noël Stock
Partenaires
Fondation de France, Service Départemental d’Incendie et de Secours de l’Orne
La commande
Dans le cadre de l’aménagement de l’esplanade qui s’étend devant le bâtiment de la direction départementale du service départemental d’incendie et de secours de l’Orne, le président du conseil d’administration et le directeur ont souhaité dépasser tout aspect strictement fonctionnel pour envisager la création d’un lieu de nature symbolique à même de désigner l’identité de ce service public et susceptible d’accueillir les traditionnelles cérémonies commémoratives.
L’œuvre
L’aménagement et l’œuvre, conçus pour le site, exploitent ses spécificités et se développent entre l’espace extérieur, celui des cérémonies et commémorations, et l’espace intérieur du bâtiment.
Occupant cet interstice, Tapis est un lieu de passage et d’échange face à l’entrée principale. L’ensemble est composé de deux bassins mis en eau, franchissables par une passerelle en bois et en partie recouverts de caillebotis où s’enchâssent des bacs plantés de végétaux et des petites architectures translucides.
Comme dans un tapis, la composition dégage une partie centrale occupée par un miroir d’eau qui capte tous les mouvements environnants et une frise périphérique composée d’un motif géométrique dont le rythme, alternant les pleins des îlots de verdure et les vides des découpes de la trame métallique, est rompu par l’émergence des architectures. Ces volumes, illuminés à la nuit tombante, renforcent l’idée d’une cité miniaturisée.
Une série de lettres inscrites juste au-dessus de la ligne d’eau compose les mots : "cours", "secours", "courses" qui rendent compte des fonctions du site et des activités de ses occupants. L’eau du bassin supérieur alimente, par débordement en rideau, le bassin inférieur. L’échelle des différents éléments constitutifs de l’œuvre varie de l’échelle 1 à celle du modèle réduit, à celle de la maquette. Lors du passage, chacun se trouve confronté à deux espaces distincts : celui qui est traversé physiquement et celui qui est représenté mentalement, sorte de paysage ou de géographie imaginaires comme le suggèrent à leur tour les courbes de niveau qui viennent clore la partie haute de la frise.
Le tapis dans sa forme consacrée est porteur de signes, une représentation abstraite du monde.
Tout en s’inspirant de ce symbolisme traditionnel, Tapis de Bernard Calet, à l’opposé de l’inertie des motifs tissés, propose un espace continûment animé par les déplacements quotidiens, les effets de lumière et de miroitement, le bruit de la chute de l’eau ; autant de flux énergétiques qui renvoient par métaphore une image du monde contemporain.
publication : Bernard Calet, Tapis, 2003, 4 pages
Artiste :
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